Tuesday, December 27, 2005

Pour gagner le Québec

Message aux partis politiques canadiens :

Vous semblez vouloir gagner le Québec. Chacun fait son hypothèse sur la meilleure façon de le faire : se montrer plus ouvert aux revendications du Québec, jouer sur nos racines québécoises, se montrer près des valeurs québécoises... Rien de tout cela ne fonctionne, ni ne fonctionnera. Une seule solution existe pour gagner le Québec : élire un chef Québécois francophone. En temps d'élections fédérales, les valeurs québécoises s'effacent (malheureusement) derrière l'origine des chefs.

En 1997, le Parti progressiste-conservateur a recueilli, avec Jan Charest à sa tête, plus de 22 % des votes. Trois ans plus tard, sous Joe Clark, ses scores ne furent plus que de 5,6 %. Le Québec fut conservateur sous Mulroney, même plus que l'Alberta*, puis redevint libéral quand John Napier Turner fut remplacé par Chrétien. La dernière victoire d'un membre du ROC au Québec fut celle de Lester B. Pearson, en 1965.

(Rendons à César ce qui lui revient : le Reform Party recueillit également 12 % en Alberta.)

La question se pose (et se répond rapidement, d'ailleurs) : passé ce complexe minoritaire qui nous pousse à voter pour semblable à nous, Mulroney représentait-il vraiment mieux le Québec que Turner, ou Broadbent ? Le NPD, qui n'a jamais eu de chef québécois, est-il si déconnecté de toute réalité québécoise pour ne gagner qu'un seul siège en presque cinquante ans d'histoire ? En quoi le parti conservateur était-il si meilleur sous Charest que sous Campbell ou Clark ?

Tant que nous ne nous serons pas débarassés de cette habitude de voter, hum, je hais le mot, de voter de façon "ethnique", le Québec ne pourra espérer prendre sa pleine place dans un Canada qui lui ressemble et lui plaît.

Tuesday, December 20, 2005

Chérie, j'ai ruiné le fédéralisme

Cette élection n'est pas, et ne deviendra pas, une élection référendaire. Pour une des rares fois que je suis d'accord avec Gilles Duceppe, cela doit être vrai. Mais ce n'est pas seulement cette élection que les Libéraux risquent de compromettre avec cette stratégie douteuse, mais bien la viabilité même du fédéralisme canadien.

Depuis deux semaines, Paul Martin, Jean Lapierre, Pettigrew et leurs amis backbenchers (ai-je mentionné que j'abhorre Pablo Rodriguez ?) ne cessent de répéter à qui veut bien l'entendre que cette élection porte sur le futur du pays, et que seuls eux peuvent défendre le Canada. Ce faisant, ils détruisent toute contribution au fédéralisme d'autrui. Mesdames, messieurs et chevaliers Jedi, voici le blogue des jeunes libéraux du Québec (le lien est dans la colonne de droite) :

Aujourd'hui, Stephen Harper dévoilait sa nouvelle stratégie constitutionnelle. Selon plusieurs rumeurs, Benoît Pelletier aurait été un des proches conseillers de Stephen Harper. Il y aurait eu une très étroite collaboration entre les deux hommes.

Savez-vous, cher M. Pelletier, que vous avez serré la main du diable. Stephen Harper est la première condition gagnante pour les indépendantistes. Stephen Harper affirmait qu'il n'avait rien à foutre s'il y avait 1,2 ou 10 pays au Canada. Comment pouvez-vous lui faire confiance ? Je ne comprends pas pourquoi vous tournez le dos aux Libéraux fédéraux qui vous ont donné les ententes sur la santé, sur la péréquation, sur les congés parentaux, sur les villes et l'infrastructure. Je comprends pourquoi la grande majorité des libéraux fédéraux, donc des fédéralistes québécois, ont des critiques souvent très acerbes à votre endroit, du genre : "C't'un maudit conservateur, ce Pelletier-là", "Donne à manger à un cochon et il viendra chier sur ton perron"

On peut se demander très légitimement si vous êtes un vrai fédéraliste ou si
vous manquez tout simplement de jugement. (...)


Cet exemple de connerie a bien évidemment un objectif uniquement partisan, celui de ramener le vote fédéraliste au PLC. Mais ce faisant, ils sabordent leur propre option, l'ampute d'appuis dont ils ont grand besoin : en s'autoproclamant seule véritable option fédéraliste, ils repoussent les fédéralistes plus à droite, ou plus à gauche, ou avec une vision différente,ils poussent les Québécois outrés contre la corruption libérale dans les bras des souverainistes, puisqu'après tout, le fédéralisme égale le Parti Libéral. Ils font exactement ce que les souverainistes veulent, c'est-à-dire réduire et sectariser le camp fédéraliste pendant qu'eux-mêmes drapent la souveraineté d'une aura de coalition non partisane. Ils rabrouent ceux et celles, particulièrement Pelletier, qui propose un fédéralisme plus ouvert, un fédéralisme différent.

Le Parti Libéral du Canada a décidé au cours de cette élection que ses objectifs partisans devaient passer avant l'avenir de ce pays, et c'est triste, très triste. S'ils doivent perdre le prochain référendum, ils n'auront qu'eux-mêmes à blâmer.

Thursday, December 15, 2005

Observations du jeudi.

Je n'ai pas écouté le débat ce soir. J'étais en examen de Crime organisé et gouvernance, et quand je suis revenu, j'ai préféré me concocter un chili plutôt que d'écouter les quinzes dernières minutes. J'ai cependant écouté les commentaires de - citoyens ordinaires - à Radio-Canada, qui disaient tous que c'était ennuyeux, que ça manquait d'action, d'interaction. Ah bon. Je croyais que la dernière fois, c'était, justement, impertinent, parce que trop d'engueulades pour des engueulades, parce que trop agressifs. Je pense sincèrement que le citoyen ordinaire ne sera jamais content des débats.

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Le débat était en Colombie-Britannique. Fait amusant appris sur la Colombie-Britanniques dans mon cours sur le Crime Organisé : une maison sur trente cinq sert à la production de marijuana. Une sur trente-cinq, ça fait de la maison en s'il-vous-plaît.

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Trouvé sur le site web de Radio-Canada :

Sur la question des mariages entre conjoints de même sexe, le sort a voulu que Stephen Harper soit le premier à répondre. Il a dit que le devoir des parents étaient de toujours aimer leurs enfants.

C'est ce qu'on appelle répondre à une question the politician way.

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Fait électoral intéressant (mais peu amusant) appris dans mon cours sur le Crime Organisé :

En 1990, Cesar Gavira a facilement gagné l'élection présidentielle après que Pablo Escobar, le plus gros trafiquant de l'époque, ait fait assassiner trois autres candidats. Ouch.

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Vu sur Cyberpresse :

GARY BETTMAN LE CONFIRME
Le plafond salarial augmentera l'an prochain dans la LNH
La vie vient de changer pour les équipes de la Ligue nationale qui évoluent dans de gros marchés. Ils auront en effet plus d'argent à dépenser l'an prochain.
Le commissaire Gary Bettman, comme prévu, a annoncé aux gouverneurs jeudi que si tout continue de bien aller, le plafond salarial pourrait passer de 39 à 45 millions $ la saison prochain

Ces gars-là sont incorrigibles. L'équivalent de se briser une jambe, de se faire mettre un plâtre et de le casser vingt minutes plus tard sous prétexte que ça fait 20 minutes que ça ne fait pas mal. Idiot. J'espère au moins que le Canadien va en profiter pour aller chercher un gros défenseur.

Six mois plus tard...

J'ai boudé mon plaisir, fidèle à moi-même, maugréant sa surexposition médiatique et le buzz autour. Mais aujourd'hui, je lui ai finalement laissé une chance. Et je reconnais mon erreur. You're Beautiful, de James Blunt, est une très bonne chanson pop. Voilà.

Y a charrier...

Pi charrier. J'ai pris l'habitude sur divers forums et blogues de défendre le Parti Conservateur et Stephen Harper de ceux et celles qui semblent prendre plaisir à l'illustrer comme un homme à peine plus centriste qu'Hitler. Mais là, je pense honnêtement que ça dépasse les bornes, même si les conservateurs vont pleureur en disant que C'était en 1997, ça n'a plus rien à voir, blablabla. Le lien:

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/electionsFed2006/2005/12/14/027-Harper-discours.shtml

Les meilleurs bouts :

-M. Harper affirmait aussi qu'il ne fallait pas s'inquiéter pour les chômeurs, « puisque eux-mêmes ne s'inquiètent pas de leur situation, tant qu'ils reçoivent leurs généreuses prestations d'assurance-emploi et d'assistance sociale ».

-Il donnait comme exemple le rejet de l'accord de Charlottetown, en 1992, qui contenait des « changements horrifiants » pour qui appartient à la droite américaine, comme « les soins de santé universels et les droits des femmes inclus dans la Constitution ».

Et mon bout préféré :

-Sur les partis politiques, il affirmait que le Nouveau Parti démocratique, « explicitement socialiste », était « la preuve que le Diable existe et interfère dans les affaires humaines ».


Wow. Ça mérite sincèrement de passer à l'histoire. Mesdames et messieurs, je travaille pour le diable lui-même!

Wednesday, December 14, 2005

Rimouski rouge?

Aujourd'hui, le Parti Libéral a malencontrueusement envoyé leur priorisation de comté aux journalistes. Outre la débilité crasse de ce geste (commet un parti fait-il pour être au gouvernement si longtemps sans être capable d'envoyer ses courriels convenablement ?), ce qui a le plus retenu mon attention, c'est la liste des neufs comtés prenables, au Québec, selon le PLC :

Alfred-Pellan
Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques
Louis-Hébert
Shefford
Vaudreuil-Soulanges
Chicoutimi-Le Fjord
Mégantic-L'Érable
Compton-Stanstead
Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou

Rimouski. Le PLC cible Rimouski comme un comté prenable. Imaginez la scène : le comité de stratégie du PLC-Québec, salle enfumée. Pablo Rodriguez se lève, et parle.

-Messieurs, j'ai trouvé un comté à cibler. Rimouski. C'est un comté idéal : ils votaient déjà oui en 1980, étant un des cinq seuls comtés à le faire qu Québec, et ils n'ont élu que deux rouges durant les cinquante dernières années. De plus, le Bloc l'emporte avec des majorités d'au moins 10 000 voix systématiquement à chaque fois! C'est vraiment l'endroit idéal. Maintenant, veuillez m'excuser, j'ai une chronique de merde à aller écrire pour La Presse.

Engagement formel : si Rimouski élit un député libéral à cette élection, je m'engage sollennellement à aller commander une déro spécial poutine à la Cantine de la Gare dans mon plus simple appareil, c'est à dire sans appareil du tout. Juré craché.

Sunday, December 11, 2005

Dans les dents.

"For socialists, going to bed with the Liberals is like having oral sex with a shark." - Larry Zoff

Friday, December 09, 2005

Woups.

Il y a des gens qui n'ont visiblement aucun scrupule, ni aucune subtilité.

Young Liberals posing as average Canadians in letter campaign
Letters to the editor, television ads get out Martin's message
Allan Woods, The Ottawa Citizen

NORTH BAY - Liberal party activists have launched a campaign to sway public opinion on child care, but it's operated largely by members of the Young Liberals, who are passing themselves off as average Canadians.

They attack Conservative leader Stephen Harper in letters to newspapers that denigrate his child-care plan while promoting Liberal leader Paul Martin as the only worthy choice to run the country. But don't identify themselves as affiliated with the Liberal party.

"This seems like yet another attempt to help those Canadians who, frankly, don't need the help, but whose vote Mr. Harper needs," reads one letter, published in Wednesday's Globe and Mail. The letter was written by Denise Brunsdon, who was, until recently, a former national director of the Young Liberals.

"To give $100 a month per child leaves families looking for quality, affordable child care out in the cold and slaps the faces of those who make real sacrifices to have a parent stay at home as a full-time caregiver," reads a second, in yesterday's Globe and Mail, which was written by Amelie Crosson, a former speechwriter for Prime Minister Jean Chretien and Deputy Prime Minister Anne McLellan.

In addition to the letter-writing campaign, Liberal television advertisements have also come under suspicion.

Thursday, December 08, 2005

Si j'étais en haut.

Si je devais choisir le message de mon parti, right now, ce sont ces chiffres là que je diffuserai en masse, chaque jour plus que le précédent:

Sondage d'Innovative Research Group :

Si des élections avaient lieu aujourd'hui, la moitié des 873 jeunes interrogés voteraient pour le Bloc québécois; 18%, pour le NPD; 11%, pour le Parti libéral; et 7%, pour le Parti conservateur.

Le sondage a été effectué du 28 novembre au 1er décembre. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,3%, 19 fois sur 20.

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Deux choses à dire :

a) Le NPD est donc le seul parti dont l'appui est plus fort chez les jeunes que dans la population en général.
b) Le NPD est actuellement le parti fédéraliste qui compte le plus haut taux d'appui chez les jeunes Québécois.

Ce sont là deux trucs extrêmement intéressants et révélateurs. Et pourtant, personne n'en parle. Quelqu'un, en quelque part, doit vraiment pousser pour que ça se sache. Maintenant.

Wednesday, December 07, 2005

Oups.

C'est exactement le genre de choses que Harper doit éviter s'il souhaite se aire élire.

Le quotidien américain Washington Times, qui accorde un soutien sans faille aux républicains de George W. Bush, envisage avec optimisme l'élection éventuelle du Parti conservateur.

Dans un article intitulé Gift from Canada ? (Un cadeau du Canada?), le chef conservateur, Stephen Harper, est décrit comme le leader du monde occidental le plus pro-américain.

Citant son appui envers le libre-échange et la guerre en Irak, son opposition au Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que son conservatisme sur les questions de société, l'article prédit que Stephen Harper deviendrait rapidement « le meilleur ami de M. Bush sur la scène internationale », déclassant même le premier ministre britannique, Tony Blair, pourtant le plus fidèle allié de George W. Bush en Occident.

Paul Martin est de son côté écorché au passage pour son soutien envers un « État-providence dispendieux, dont l'exemple le plus probant est son système de santé public archaïque ». Si son parti remporte un quatrième mandat, déplore le quotidien, « l'expérimentation dans les politiques sociales sur des enjeux comme les drogues et les droits des homosexuels » se poursuivra.

L'arrivée de Stephen Harper à Ottawa « serait l'un des rares événements à survenir à l'étranger de nature à faire naître un sourire dans le visage de George W. Bush », conclut le quotidien.



Ce qui m'étonne le plus là-dedans, c'est la stupidité crasse du journal. Ou bien ces gars ne comprennent rien à rien du Canada, ou bien ils sont justes cons : Wow, Joe, a conservative guy may become the next prime minister of Soviet Canuckistan, and we really wish that! Let's compare him publicly to the most despised man in Canada, I'm pretty much sure it will help him!

Tuesday, December 06, 2005

Élections fédérales

Je travaille depuis maintenant une semaine au bureau de campagne du Nouveau Parti Démocratique section Québec en tant que coordonnateur des bénévoles; ne vous étonnez donc pas que la plupart de mes interventions des futures semaines traitent des élections fédérales du 23 janvier prochain.

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Quand on est trop gênés d’écrire le nom de son propre parti sur ses pancartes électorales, c’est qu’il y a un sérieux problème : remarquez bien celles du Parti Libéral. Le Parti Libéral du Canada n’existe plus; bienvenue aux Libéraux de Paul Martin! Parfaitement ridicule.

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Parlant de pancartes, suis-je le seul à trouver que, sur celles ou (avec accent – clavier anglophone, désolé) Gilles Duceppe porte un foulard, il ressemble étrangement à un méchant de film de James Bond ? Avec le regard bleu et le petit sourire à la «Nous nous reverrons, James! ». Enfin.

(Pour ceux qui n’ont pas vu la pancarte dont je parle, la photo est également sur la page d’accueil du site web du blogue : http://www.blocquebecois.org/fr/default.asp.

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Et puisque nous sommes sur le sujet de Gilles : son apparition à Tout le monde en parle, hier, nous a donné droit à un trésor d’hypocrisie. Voir le chef du parti qui profite le plus du système parlementaire actuel et de la mauvaise représentativité qui en résulte dire sans rire qu’il parle souvent de représentation proportionnelle m’a laissé sans voix. Est-ce que quelqu’un, en quelque part, a encore des principes ?